Dior, Chanel ou encore Hermès … Ces grandes maisons de haute couture ont accordé leur confiance aux industries textiles malgaches pour leurs prêts-à-porter. Part importante du tissu économique et industriel du pays, l’industrie du vêtement à Madagascar est aujourd’hui un véritable eldorado pour les plus grandes marques.

Secteur à haut potentiel économique, le textile et habillement à Madagascar contribue à 19,35% du PIB. De plus, la part du textile sur les exportations totales du pays est de 69%, 60% et 64% respectivement en 2019 et pendant les premier trimestre et deuxième trimestre  2020. Battant des records en termes d’employabilité, le textile figure parmi les cinq secteurs prioritaires pourvoyeurs d’emplois et de devises étrangères. Il est aussi le plus grand employeur de main-d’œuvre après l’agriculture.

Le savoir-faire malgache attire les plus grands noms.

Reconnue comme une forme d’art à part entière, la minutie de la haute couture est conçue pour faire rêver. Et, beaucoup plus qu’une question de coûts, les “doigts de fée” des grandes maisons de luxe se retrouvent désormais à Madagascar. Une des principales forces de l’industrie du textile à Madagascar réside en effet dans le capital humain. Dotés d’une habileté artistique quasi innée, les talentueux artisans malgaches impressionnent le monde entier. Ils sont également rapides et faciles à former à toute nouvelle manipulation. L’engagement et l’esprit d’entreprise sont aussi un plus attirant de nombreux Investissements Directs Étrangers (IDE).

Dans la haute couture, les broderies sont entièrement manuelles. Les artisans malgaches réalisent de leurs mains de véritables œuvres d’arts.

Plumes, broderies, drapées, sequins … tous des travaux de haute précision maitrisés par les mains malgaches et très prisés par de luxueuses marques. La broderie main est d’ailleurs une pratique ancestrale tenant une place importante dans la culture malgache et se transmet de génération en génération. Forts de cet héritage, les artisans malgaches subliment de riches étoffes avec des broderies au Lunéville, des broderies sur dentelle, des broderies anglaises, des broderies sur cuir, des crochets, des smocks, des macramés, des fourches, des tissages, des bouris, des broderies blanches, des jours Venise…

Sequin …

Méticuleuses sur des pièces nécessitant des heures de travail, les brodeuses malgaches font le ravissement de grandes maisons de haute couture. Connues depuis des générations pour leur prestige, ces marques délocalisent leurs productions au niveau des industries textiles malgaches.

Reconnues pour le respect des normes internationales, les entreprises locales de ce secteur possèdent le label Engagé RSE niveau « confirmé ».  Axé vers une éthique de développement durable, le textile à Madagascar prône la valorisation du capital humain. Les solutions écologiques et technologiques sont également au centre des préoccupations des industries textiles malgaches. Témoignant de ce désir de perfectionnement, beaucoup d’usines utilisent les machines de Juki Corporation, une référence mondiale en technologies de l’industrie textile.

… plumes, dentelles etc. Ces arts presque oubliés nécessitent des heures de travaille méticuleux et des tours de mains uniques que les brodeuses malgaches maîtrisent.

Un talent qui marque les esprits

Le talent malgache s’exporte à travers le monde et intègre les plus hautes sphères. Le smock, le meilleur témoin de ce talent, est un art de la couture devenu une véritable richesse du patrimoine malgache. Cet art est d’ailleurs très apprécié des têtes couronnées. Grâce aux jolies robes smockées marquant la petite enfance de toutes les petites filles de Madagascar, Monique Ramahay, a agréablement marqué tous les esprits.  Cette styliste malgache habilla, en effet, les Princesses Charlotte de Monaco et Charlotte de Cambridge avec ses créations.

Dior a également fait appel au talent de Madagascar pour revisiter l’emblématique Lady Dior. Ce sac à main tiré du nom de feu Lady Diana Spencer est reconnu par la grande maison comme sa quintessence. Cette année, il a été revisité par Joel Andrianomearisoa, un plasticien malgache. Faisant honneur à son pays, l’artiste a signé de ses mains ce monument tout en racontant au passage une histoire pour son île natale. 

Un modèle de “carré Hermès” est aussi produit à Madagascar. Accessoire qui a traversé l’histoire et devenu une véritable icône de la mode, ce morceau de soie aux couleurs vives et à motifs détaillés est un des emblèmes de la grande maison. Il a été porté par les têtes couronnés et les plus grandes stars depuis la sortie du premier modèle, en 1937. Porté par Grace Kelly, Jackie Onassis, Brigitte Bardot … le mythique foulard est aujourd’hui un “must have” du monde ultra codifié du luxe, du chic et du glamour.

Un secteur défiant la crise

Malgré le contexte sanitaire actuel impactant durement le secteur, cette industrie est particulièrement résiliente et résistante aux crises. Elle est, en effet, le deuxième bénéficiaire des IDE après le secteur minier et représente 7% des IDE totaux. “ Présente à Madagascar depuis les années 1988, le textile a su résister à toutes les crises.” affirme Eva Razafimandimby, Directeur Exécutif du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP). “Sans le covid-19, on serait déjà allé très loin.” ajoute-t-elle.

Appréciant la qualité du travail des industries malgaches, le Royaume-Uni figure dans le top 3 des pays d’exportations du textile de Madagascar.

Faisant face à cette crise, le Programme de partenariat commercial du Royaume-Uni (UKTP) de l’Internatinal Trade Center (ITC), en coopération avec le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat de Madagascar (MICA) et le GEFP, mène une initiative visant à produire une étude de plan de relance post-COVID 19 pour le secteur du textile et de l’habillement (T&C).

Deux consultants (nationaux et internationaux) produiront le plan de relance post- Covid-19 pour le secteur du textile et de l’habillement (T&C). Sous la supervision de l’ITC, de l’UKTP, du MICA et du GEFP, l’objectif de l’étude est d’obtenir des informations quantitatives sur les impacts du Covid-19 sur le secteur. Elle devra aussi fournir des réponses appropriées. En utilisant une approche de méthodes mixtes, les consultants mèneront des enquêtes, des entretiens, des analyses de données, pour obtenir une compréhension complète des effets de la crise sanitaires dans le secteur. 

Le talent malgache s’exporte à travers le monde et intègre les plus hautes sphères.

Selon l’ITC, “L’opportunité de produire le plan de relance post- Covid-19 profitera non seulement au secteur textile mais aussi à l’ensemble de notre industrie nationale“. Comme l’équipe de l’ITC et les partenaires malgaches désirent assurer l’inclusion, d’autres parties prenantes telles que la Banque Mondiale, la Société Financière Internationale (SFI), l’Agence Française de Développement (AFD), la délégation de l’Union Européenne, la Banque africaine de développement (BAD), les agences des Nations Unies, pourraient  unir leurs forces pour soutenir le plan de relance post- Covid-19  T&C. 

La présence délocalisée des maisons de haute couture à Madagascar témoigne de l’essor du textile dans le pays et contribue à l’attraction de plus en plus de célèbres marques. Fort de son capital humain, le pays prévoit un programme dans les zones franches qui permettra de créer 200.000 emplois avec la synergie du secteur public et privé à l’horizon 2027.