11,5 millions US$. C’est l’investissement que le groupe SMTP injecte dans le projet Bovima (Bonne viande de Madagascar) comprenant un abattoir aux normes internationales et une société d’achat et d’engraissement de bovidés et de caprins. Hier au DLC à Anosy, lors du séminaire sur l’exportation de viande malagasy sur le département français de Mayotte, le secrétaire général du groupe, Riana Rasamimanantsoa a précisé que ces 2 sociétés seront érigées sur Ehoala park, la zone économique attenante au port Ehoala, Fort-Dauphin. Elles sont prévues être opérationnelles en janvier 2016 et la 1ère exportation devrait se faire sur Mayotte. Cette île reliée en moins de 24h à partir de Madagascar par voie maritime importe ses besoins de 4 000 t de viande par an du Brésil et de l’Uruguay pour un prix moyen élevé de 20 000 Ar/kg ! La raison en est qu’elle doit suivre les normes européennes dont le niveau d’exigences est très élevé. Madagascar ne peut pas encore exporter sur ce type de marché : il ne dispose pas d’un abattoir aux normes et ne peut pas assurer la traçabilité des bovidés, etc.

Le projet de SMTP devrait y remédier. Le chef de projet, Rodolfo Graziani explique que contrairement à l’exportation effectuée par des Chinois à partir de Toliara, ce projet-ci implique les éleveurs et paysans. En effet, l’engraissement des bovidés et caprins achetés auprès des éleveurs nécessitera 20 000 t d’intrants dont du maïs à livrer par des paysans locaux. En tout, les 2 sociétés devraient concerner 6 500 personnes dès la 1ère année. Les bovidés à acheter devraient être âgés de 3 ans et peser 300 kg. Ils seront engraissés pendant 3 mois pour atteindre 400 à 420 kg. La traçabilité sera garantie de l’achat jusqu’à l’exportation. Le projet installera un espace de démonstration d’élevage, une école de boucherie gratuite et un atelier de transformation des peaux et cornes pour la population vulnérable. En matière d’exportation de viande, il devrait faire 2 800 t de viande bovine et caprine à la 1ère année, contre 5 000 t d’ici 5 ans. Pour l’exportation sur Mayotte, Ali Moussa, chef de délégation mahoraise au séminaire d’hier explique qu’une demande de dérogation auprès de l’Union européenne sera nécessaire pour autoriser l’échange avec Madagascar.

Il faut, en effet, 3 ans pour obtenir l’agrément européen alors qu’il faut mettre moins de temps pour obtenir les normes internationales exigées par l’Office international des épizooties (OIE). La dérogation consiste à considérer Mayotte comme un territoire non européen mais vers où on peut faire entrer des produits sous les normes internationales. En Afrique, Madagascar, le Libéria et le Sud-Soudan sont les seuls pays hors du contrôle de l’OIE. Le projet estime que la Direction des services vétérinaires (DSV) devrait bénéficier de plus de budget pour faire son travail. Le projet Bovima qui évoluera sous le statut d’entreprises franches vise aussi et surtout le marché de Maurice et des Seychelles. Il faut toutefois noter que des demandes proviennent déjà des pays du Golfe et d’Asie. Le but du projet est d’exporter tout en préservant le cheptel. Notons toutefois qu’une partie de la production sera écoulée sur le marché national.

(26/11/14 la Gazette)

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